Cocteau, Jean

Jean Cocteau, de son nom complet Clément Eugène Jean Maurice Cocteau, est né en juillet 1889, à Maisons-Laffitte dans une famille bourgeoise de Paris. Son père qui vivait de ses rentes se suicide en 1898 à Paris, Jean Cocteau portera longtemps cette blessure. Il a une grande sœur, Marthe (1877-1958) et un grand frère, Paul (1881-1961). Dès l'âge de quinze ans, Cocteau quitte le cocon familial. Élève au lycée Condorcet, il manifeste peu d'intérêt pour les études, est renvoyé du lycée pour indiscipline en 1904 et rate son baccalauréat deux fois.

Il publie son premier recueil de poèmes à compte d'auteur, La Lampe d'Aladin inspiré des Mille et Une Nuits, à 20 ans (1909) et devient alors connu dans les cercles artistiques de la bohème comme le « prince frivole ». C'est sous ce titre qu'il publie à 21 ans, en 1910, son second recueil de poèmes.  La rencontre avec Diaghilev qu'il veut étonner marque la première crise dans la création coctalienne : il renie ses recueils de poèmes,  et se rapproche de l'avant-garde cubiste et futuriste.

De sa collaboration avec les artistes russes naissent Le Dieu bleu en 1912, avec des costumes et décors de Léon Bakst  ballet produit en 1917 avec des costumes et décors de Pablo Picasso. Cette œuvre inspire à Guillaume Apollinaire le néologisme de surréalisme, repris ensuite par André Breton. Cocteau collabore au mouvement dada et a une grande influence sur le travail des autres, dans le groupe même composé par ses amis, « Les Six » dont il devient le porte-parole.

Il rejoint Paris et reprend ses activités artistiques. Après le nécessaire temps de gestation, il écrira sur cette guerre l’un de ses meilleurs romans : Thomas l’Imposteur. Dans les années 1920, Cocteau s'associe avec Marcel Proust, André Gide et Maurice Barrès.

En 1918, Max Jacob lui présente le jeune poète Raymond Radiguet. La réaction de Cocteau à la mort soudaine de Radiguet, en 1923, crée un désaccord avec certains proches qui déclarent qu'il l'a laissé désespéré, découragé et en proie à l'opium. Son livre le plus connu, Les Enfants Terribles, est d'ailleurs écrit en une semaine, au cours d'un difficile sevrage.

Maturité

Dans les années 1930, Cocteau aurait eu une liaison avec la princesse Nathalie Paley, fille morganatique d'un grand duc de Russie, elle-même modiste, actrice ou modèle et ancienne épouse du couturier Lucien Lelong. Elle aurait été enceinte, mais la grossesse n'aurait pu être menée à son terme, ce qui plongea Cocteau et la jeune femme dans un profond désarroi. Cocteau ayant initié la princesse à l'opium, il se peut qu'il y ait eu des répercussions dues à cette drogue sur la grossesse.

Vers 1933, Cocteau fait la connaissance de Marcel Khill qui devient son compagnon et joue, à sa création, le rôle du messager de Corinthe dans La Machine Infernale. Ils feront ensemble, en 1936, un tour du monde en 80 jours relaté par Jean Cocteau dans Mon Premier Voyage (Éditions Gallimard).

Cocteau entretient ensuite une relation de longue durée avec deux acteurs français, Jean Marais et Édouard Dermit, ce dernier officiellement adopté par Cocteau. En 1940, Le Bel Indifférent, une pièce de Cocteau écrite pour Édith Piaf, est un énorme succès. Il travaille également avec Picasso et Coco Chanel sur plusieurs projets, est l'ami de la majeure partie de la communauté européenne des artistes, et lutte contre son penchant pour l'opium durant la plus grande partie de sa vie d'adulte. Alors qu'il est ouvertement homosexuel, il a quelques aventures brèves et compliquées avec des femmes. Son travail recèle de nombreuses critiques envers l'homophobie.

Jean Cocteau joue un rôle ambigu durant la Seconde Guerre mondiale. Les résistants l'accusent de collaboration avec les Allemands, une partie de son passé (1939-1944) reste mystérieuse. Jean Cocteau écrira dès le début de l’Occupation dans l’hebdomadaire collaborationniste « La Gerbe » créé par le célèbre écrivain breton Alphonse de Châteaubriant. En décembre 1940 il y lance une « adresse aux jeunes écrivains », sorte de message pour les jeunes Français les appelant à prendre part au « Nouvel Ordre européen ».

Parallèlement, il s'engage dans la défense du droit à l'objection de conscience, entre autres en parrainant le comité créé par Louis Lecoin, aux côtés d'André Breton, Albert Camus, Jean Giono et de l'abbé Pierre. Ce comité obtient un statut, restreint, en décembre 1963 pour les objecteurs.

Cocteau ne sera pas là pour s'en féliciter: en octobre 1963, apprenant le décès de son amie Édith Piaf, il est pris d'une crise d'étouffement et succombe quelques heures plus tard d’une crise cardiaque dans sa demeure de Milly-la-Forêt, le11 octobre 1963 à l'âge de 74 ans.

ESPAÑOL

Jean Cocteau (Maisons-Laffitte, 5 de julio de 1889 – Milly-la-Forêt, 11 de octubre de 1963) fue un poeta, novelista, dramaturgo, pintor, ocultista, diseñador, crítico y cineasta francés.
En 1900 ingresó en el Lycée Condorcet, del que fue expulsado por indisciplina cuatro años más tarde, y en 1906 continuó su educación en el Lycée Fénelon, donde nunca logró un rendimiento regular debido a su falta de interés.

Cocteau comenzó a escribir poemas a muy temprana edad y en 1908, Édouard de Max, fanático de la obra del joven, lo presentó como un joven prodigio en una matinée poética en el Théâtre Fémina. Al año siguiente, publicó su primera compilación, La lampe d`Aladin.
En 1909, el año en que se mudó con su madre a la calle parisina d`Anjou, tuvo una fugaz relación con la comediante Madeleine Carlier y, gracias a su amistad con Serguéi Diáguilev, Jean Cocteau ingresó al círculo del ballet y el teatro.

La muerte súbita de su gran amor, Raymond Radiguet, el 12 de diciembre de 1923 afectó terriblemente y llegó a declarar: «Ya no escribiré». Desesperado, Cocteau se aficiona al opio y a pesar de numerosas curas de desintoxicación, consumirá droga hasta el final de su vida. En 1925 conoce a Jean Desbordes (1906-1944)1 a quien dibujará en los 25 Dessins d`un dormeur de 1929.

En 1930 realizó su primera película La sangre de un poeta y más tarde fue hospitalizado durante 40 días debido a un ataque de fiebre tifoidea. Durante 1932 mantuvo una relación con Natalia Paléi, hija de gran duque ruso Pablo Románov. Después de Paléi, ya no se le conocerán relaciones sentimentales importantes con mujeres, solo con hombres: Marcel Khill, a quien conoció el mismo año del aborto de Paléi y con quien realizó en 1936 su viaje alrededor del mundo en 80 días, Jean Marais, Édouard Dermit, que se convertiría en su hijo adoptivo y heredero.

En 1943 falleció su madre, dos años más tarde filma La Belle et la Bête (estrenada en 1946), especialmente escrita para Marais, su pareja más duradera, a quien había conocido en 1937. Su relación con el joven actor levantó fuertes críticas, que contrarrestó en sus ensayos contra la homofobia. Su mano derecha en el teatro y el cine fue el pintor y diseñador Christian Bérard a quien Cocteau apodaba Bebé, realizador de las exquisitas escenografías de La bella y la bestia, La voz humana, El águila de dos cabezas y otras obras, hasta que muere en 1949, a los 47 años.

Cocteau fue elegido miembro de la Academia francesa el 3 de marzo de 1955 y dos años después se convierte en miembro honorario del Instituto Nacional de Artes y de Letras de Nueva York.

En 1960 realiza para el Teatro Colón de Buenos Aires la escenografia para la ópera La Voix Humaine de F. Poulenc interpretada por Denise Duval.Jean Cocteau murió en Milly-la-Forêt, cerca de Fontainebleau, el día 11 de octubre de 1963, víctima de un infarto de miocardio, horas después de enterarse del fallecimiento de su amiga Édith Piaf. La casa ha sido abierta al público, y alberga una importante colección de obras.

Ediciones de teatro en español

·         El águila de dos cabezas, trad.: Javier Olavide; Editorial José Janés, Barcelona, 1950

·         Los padres terribles (1938); Los monstruos sagrados; La máquina de escribir (1941), trad.: Aurora Bernárdez, Losada, Buenos Aires, 1952 (reedición: 1959)

·         Antígona; Reinaldo y Armida, prefacio de Rosa Chacel, trad.: Miguel Alfredo Olivera y Rosa Chacel; Emecé, Buenos Aires, 1952

·         Cuatro monólogos, con cinco dibujos originales del autor, Ediciones Alfil, Madrid, 1962. Contiene:

·         El bello indiferente; La voz humana; La farsa del castillo; El fantasma de Marsella

·         Los padres terribles (1938), Losada, Buenos Aires, 1974

·         Los monstruos sagrados y La máquina de escribir (1941), Losada, Buenos Aires, 2004

·         Baco; Los novios de la Torre Eiffel; y Los caballeros de la Mesa Redonda; trad.: Miguel de Hernani, Losada, Buenos Aires, 2004

·         Los padres terribles (1938) y La máquina de escribir (1941), Losada, Buenos Aires, 2006